Auteur : Brigitte Bouthinon-Dumas
Éditions de la cité de la musique, (1ère édition IPMC), 1993, 127 pages.
La pédagogue livre dans cet ouvrage sa réflexion sur le jeu et l’enseignement du piano : stabilité du doigt, technique de la main ; concentration, détente, respiration ; geste, mode de jeu, pédale ; pulsation ; relation pédagogique, pédagogie de groupe et évaluation. Son idée est que la qualité du son est intimement liée à l’empreinte physique. Elle invite ainsi à jouer sur sa propre peau pour affiner la sensation.
La stabilité du doigt doit reposer sur un équilibre détendu, avec la conscience que l’écoute du son est liée à l’acuité de la sensation tactile. Le son est son objectif pédagogique principal : pour la satisfaction sonore de l’interprète, le son pensé doit être le son entendu. Cette primauté du son est également présente pour le déchiffrage : c’est le son qui règle la question du style.
Dans le travail, l’auteure invite à faire de la répétition un approfondissement. Il faut à chaque fois préciser l’objectif de la nouvelle répétition pour impliquer sa pensée dans le processus de recherche : « le germe de l’amélioration passe par la conscience » (p. 36).
Citations :
Concentration : « La concentration précise les contours de son propre corps. On prend conscience de la largeur de ses épaules, de la spatialité de son buste dans un espace donné : la pièce dans laquelle on est assis. » (p. 41).
Technique : « Travailler en priorité la souplesse d’un poignet ou d’un coude ne sert à rien si l’on n’a pas d’abord privilégié l’assise du doigt. » (p.80)
Autonomie de l’élève : « Je demande parfois de « mal jouer exprès », en allant jusqu’à la caricature de soi-même, pour développer le sens critique ». (p.108)
Pédagogie : « Il faut multiplier images et synonymes : l’élève réagit à un mot, qui n’est pas forcément celui qui fait écho auprès de son voisin. » (p.113)
Doigtés : « Les doigtés [sont] une réflexion qui n’attend pas le nombre des années. [Ils] placent la main dans une position naturelle et facilitent le déchiffrage. » (p.121)