Un nouvel art du piano

Auteur : Lucette Descaves

Éditeur : Fayard 1966, Billaudot 1978, 322 pages.

Cet essai sur la pédagogie du piano est destiné surtout aux professeurs et aux concertistes.

Lucette Descaves (1906-1993) a été élève, notamment de Marguerite Long, puis professeur au conservatoire de Paris et, après sa retraite, au conservatoire de Rueil-Malmaison. Elle a eu de nombreux élèves eux-mêmes renommés.

Son livre a été écrit dans un contexte bibliographique où l’enseignement généraliste du piano était peu documenté. C’est une mine concernant la pédagogie et surtout le répertoire, classé par époques, par genres ou par niveaux. L’auteure dresse un panorama général des études, du travail quotidien au grand répertoire de concours ou de concerts.

Elle aborde également des notions de psychologie de l’enseignement, de méthodologie, de didactique (« briser les difficultés en les abordant sous des aspects différents », p. 19), de technique, de doigté, de posture, de respiration, d’histoire de l’instrument. Elle précise l’importance du contact avec les parents et l’utilisation de l’enregistrement comme outil pédagogique.

En revanche, sa description de la posture « épaule rejetées en arrière, omoplates rapprochées, torse bombé » (p.18) est contraire aux conseils actuels des ostéopathes spécialistes des musiciens (omoplates larges, épaules dans le prolongement, bassin rétro-versé et donc sternum plutôt légèrement rentré).

Citations :

Transmettre l’amour de la musique : « Le professeur doit jouer les morceaux, même aux plus petits, et les leur faire considérer comme la plus jolie musique du monde. » (p. 11)

« Contact spirituel » avec l’élève : « Vivez ensemble l’instant qui vous réunit et lorsque vous demandez à vos élèves de “penser leurs gammes”, pensez-les avec eux. » (p.13)

Autonomie de l’élève et modestie de l’enseignant : « Aidez, guidez vos élèves, mais ne faites pas tout le travail pour eux. Il faut « faire faire » et, à partir d’un certain niveau, leur « apprendre à apprendre ». Un jour vous ne serez plus là. » (p. 13)

Ajustement : « Il faut tenir compte de l’individualité de chaque élève car ce qui convient aux uns peut être nuisible aux autres. Chaque professeur aura la joie de rechercher patiemment et de trouver, pour chacun, la formule-miracle. »  (p. 24)

Citant Marmontel : « Les doigt sont de petits chevaux qui rentrent tout seuls à l’écurie. » (p. 28)

Dans le travail des œuvres pour clavecin : « Le pianiste recherchera la clarté du jeu, la précision, la luminosité diversifiée des timbres. » (p. 69)